dimanche 23 mai 2010

Saint-Yves : patron des Bretons

Ouverture, équité et solidarité. Ce sont les valeurs autour desquelles la Région Bretagne a voulu ces Gouelioù Breizh, à travers le monde entier.

Ce sont ces mêmes valeurs qui ont animé autrefois toute la vie de celui qui deviendra plus tard Saint-Yves, Saint-Patron des Juristes et des Bretons, avocat des plus pauvres.
Homme d’église, mais aussi et avant tout de justice, Yves Helory de Kermartin est né au Minihy, en Tréguier, vers 1250. Sa famille est de modeste noblesse. Son père l’envoie dès l’âge de 14 ans suivre des études de droit à Paris et à Orléans : droit de l’Eglise, droit civil. Il y apprend aussi la Théologie. Dès cette époque, ses compatriotes d’école attestent déjà des premiers signes de son comportement d’ascéte.

En 1280, Yves est appelé à Rennes pour être official, juge ecclésiastique. Puis, l’évêque de Tréguier lui confie ce même rôle d’official, qu’il tiendra presque jusqu’à sa mort. Maîtrisant parfaitement le breton du Trégor, il deviendra même le prédicateur officiel de l’évêque. Il sera également recteur à Trédrez puis à Louannec.

L’essentiel du rôle de l’official de Tréguier est de régler des différents entre des laïcs.
Les témoignages qui ont été recueillis pour l’enquête de canonisation souligent la rectitude de ses jugements : juge intègre et impartial, il se montre indifférent aux pressions qui peuvent s’exercer sur lui, aux tentatives de corruption par l’argent. Représenté très souvent entre le riche et le pauvre, il repousse la bourse tendue par le premier et accueille le second avec miséricorde. Il traite les affaires avec célérité, surtout lorsque le devenir de personnes pauvres est en jeu. Dans toute la mesure du possible, il s’efforce de réconcilier les parties plutôt que de trancher leurs querelles.

Sa formation, sa place dans la société, auraient pu faire d’Yves Hélory un notable. Pas du tout. Ni luxe ni élégance, mais simplicité et rusticité. Tous les témoins ont retenu l’extrême pauvreté de ses vêtements, car ses habits, il les donnait aux plus pauvres. Il en était de même pour son alimentation, ce qui entraînera sa mort prématurée. Son manoir est un véritable hospice dans lequel il accueille pèlerins, indigents, estropiés et malades qui y trouvent une aide matérielle et aussi un soutien moral.

Lorsque le 19 mai 1303, à l’âge de 50 ans, le corps d’Yves Helory est transporté du manoir de Kermartin à la cathédrale de Tréguier, on dit que le cortège qui l’accompagne se transforme en une manifestation populaire indescriptible. Tous savent qu’ils portent en terre un homme hors normes, quelqu’un d’extraordinaire. Un de ces êtres rares qu’il sera impossible d’oublier, qui appartient à l’histoire à venir.

Canonisé à peine 50 ans après sa mort, Saint-Yves est devenu un objet de culte qui reste encore très vivace de nos jours : à Tréguier où la cathédrale abrite ses reliques, le pardon qui lui est dédié chaque année est l’un des plus importants de Bretagne.

Nann n’eus ket e Breiz, nann n’eus ket unan, nann n’eus ket ur Sant, evel Sant Erwan !
Non, non, en Bretagne, il n'y a deux pareil à Saint-Yves !
Saint-Yves, entre le riche et le pauvre, une figure emblématique de la Bretagne. Ses valeurs ne résonnent-elles pas encore de toute leur actualité ?

1 commentaire: